
La réunion des activités pour la mise en oeuvre du dossier d´investissement organisé par le programme national de lutte contre la mortalité maternelle et infantojuvénile s’est tenue à Yaoundé.
La mortalité maternelle et infanto-juvénile, est de fait un problème de santé publique dans ce contexte, et mérite qu´on y accorde une importance toute particulière. L´une des réponses du gouvernement, a été la mise en place du Programme national multisectoriel de lutte contre la mortalité maternelle, néonatale et infanto-juvénile. L´un des instruments de cette lutte est le plan stratégique 2014-2020 de réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infanto-juvénile. Depuis juillet 2016, celui-ci a été complété par le dossier d´investissement pour l´amélioration de la sante de reproduction, sante maternelle, néonatale, infanto juvénile et sante de l´adolescent (Srmnea). Celui-ci est soutenu par le mécanisme de financement mondial, soutien à chaque femme, chaque enfant. Il s´agit d´un partenariat de financement pilote par les pays qui réunissent, sous une direction et une appropriation nationale, un éventail de partenaires importants, fournissant un financement intelligent, a échelle durable afin de mettre fin aux décès de mères, de nouveaunés, d´enfants et d´adolescents d´ici 2030.
La réunion de coordination des activités de Srmnea, se tient dans un contexte bien précis. De l´analyse de la situation de la santé maternelle et infanto-juvénile entre 1998 et 2011, il ressort que le Cameroun a connu une détérioration de certains indicateurs. Le ratio de mortalité maternelle, est passé de 430 décès pour
100 000 naissances vivantes en 1998 à 782 décès pour 100 000 en 2011. Il existe une disparité géographique desdits indicateurs ainsi qu´un accès aux services de santé, bien que le problème se pose avec acuité dans les trois régions du septentrion et celle de l´Est. On relève par ailleurs que la mortalité néonatale est restée stagnante au cours de dernières années, tandis que la mortalité infanto-juvénile diminue progressivement tout en demeurant élevée dans les quatre régions citées. A savoir, 173 et 154 décès pour 1000 naissances vivantes respectivement dans le Nord et l´Extrême-Nord, 103 décès pour 1000 naissances vivantes au plan national.
De plus au regard de l´indicateur tel le nombre d´accouchements assistes par un personnels qualifié, les enquêtes de 2011 et 2014, indiquent que ce taux est passé de 63,6% à. Or dans les régions de l´Extrême-Nord et du Nord, seulement 29% et 35% des accouchements assistes par un personnel qualifie contre 99% à Douala et 96% dans les régions de l´Ouest et du Nord-Ouest. Lorsqu´on interroge les dépenses publiques en matière de sante productive, force est de constater que celles-ci sont relativement faibles et allouées de façon efficiente. En fait le budget du Misante se situe autour de 5% du budget national depuis les années 2000 tandis que seules 14,54% des dépenses totales de la sante sont consacrées a la sante de la production. Il convient de relever qu´il y a une insuffisance criarde et surtout une distribution inéquitable des ressources humaines pour la santé dans le pays. En même temps le secteur pharmaceutique fait face à des défis majeurs, qui impactent négativement sur l´approvisionnement optimal des médicaments et produits essentiels pour la sante de reproduction.
Moise Moundi